DiANe

capitaine du Tourmente

Février 2020, la navigation n’est pas encore libre sur le canal du Midi, mais quelques bateaux montrent déjà le bout de leur étrave.

Ainsi, au détour d’un virage, apparaît le Tourmente, imposant comme toujours. Mais nouveauté cette fois-ci, un minuscule point rouge est à la barre. C’est Diane qui pilote le bateau de Jean-Marc, son père.

Le Tourmente est plus large qu’une Freyssinet, 5,32m, mais la jeune capitaine manœuvre le monstre avec dextérité à l’intérieur de l’écluse de Laurens. Diane pilote son gigantesque automoteur avec une facilité déconcertante et l’aisance d’un vieux marinier.

Sur le canal du Midi, rares sont les jeunes filles qui pilotent des bateaux format XXL. Aussi, apprenant le passage du Tourmente à l’écluse de la Méditerranée, j’ai hâte de faire la connaissance de Diane.

Une casquette bleue vissée sur la tête et les ongles vernis, elle me raconte qu’elle a passé tous les étés de sa vie sur le Tourmente, accompagnant les artistes du Festival Convivencia.

Pour elle, prendre le macaron est le seul moyen logique de suppléer son père, lorsque celui-ci doit s’absenter.

Elle a donc décidé de passer son permis B, une formation qui nécessite 100 jours de navigation « accompagnée ».

Piloter un bateau, en faire sa profession, Diane n’a pas encore choisi. En réalité elle n’a pas encore de projets arrêtés. Elle continue ses études d’histoire, à la fac de Montpellier. Elle verra plus tard.

Pour l’heure, elle mène passionnément Le Tourmente, sans stress. le long des méandres du canal du Midi. Je suis impressionnée.

Lorsque je lui demande de me raconter son pire moment à bord, elle me répond qu’elle n’a que de très bons souvenirs.

Et le meilleur d’entre eux date du jour de ses 18 ans. C’était un soir de Juillet, entourée de ses amis, de sa famille et des artistes du Festival, elle a fait la bringue sur le bateau jusqu’au petit matin.

Ah j’oubliais, Diane a tout juste 19 ans.